16 Juin 2022 – Par Promostyl
3 PHOTOGRAPHES QUI FUSIONNENT MODE ET IDENTITÉ CULTURELLE
Des éditoriaux aux campagnes, la photographie de mode est l'un des principaux outils permettant de découvrir l’univers d'une marque.
Au-delà du vêtement certain propose une expérience autour de leurs univers. D’autres, en plus de ce cette expérience, célèbre le pays et la culture dans lesquels ils sont nés !
Ainsi les trois photographes suivants en font le point central de leurs projets. Cela en devient même médiatiquement viral.
1) Chimères marocaines avec Mous Lamrabat (@mouslamrabat)
Si vous ne le connaissez pas encore (bien que nous en doutions), sautez sur sa page Instagram !
Sans aucune éducation ou formation officielle en photographie, le photographe maroco-belge Mous Lamrabat a créé un univers de rêve - qu'il appelle Mousganistan - où son héritage culturel brille avec humour, couleur et beaucoup de créativité. Il mélange des logos de marques célèbres avec des objets, des vêtements et des décors de son Maroc natal, dans le but non seulement de souligner la pluralité de son identité culturelle, mais aussi de montrer à quel point la scène artistique marocaine est riche ! La mode est clairement centrale dans son travail et baigne une fois de plus dans sa culture bien-aimée puisque ses modèles sont constamment vêtus de tenues traditionnelles marocaines :
“ Je l’utilise comme quelque chose de tendance, mais pas seulement. Selon moi, une djellaba blanche va au-delà de la mode. Au Maroc, c’est un uniforme. Qu’on le veuille ou non, les vêtements en disent beaucoup sur une personne, mais le port d’une djellaba supprime tout particularisme. Ce type de vêtements gomme le statut social, on n’en sait pas si la personne qui le porte préfère le hip-hop ou la musique chaâbi (musique populaire au Maroc). C’est comme une toile blanche. Avec le vêtement traditionnel, on supprime tous les préjugés. “ A-t-il déclaré au magazine Numéro in 2019.
La partie la plus belle de son travail est probablement cette volonté constante d'unir les gens dans un monde où tant d'entre nous ne savent pas où est leur place.
2) Surréalisme coréen avec Cho Gi Seok (@chogiseok)
À l'origine graphiste, le photographe Cho Gi Seok, originaire de Séoul, a abandonné ses études pour s'aventurer dans ce domaine. Bien que ce fût son objectif principal, il n'a pas plongé immédiatement dans ce domaine puisqu'il a d'abord travaillé comme directeur artistique et scénographe, ce qui l'a manifestement aidé à développer l'œil expert dont il fait preuve dans ses photographies.
Fort de toute cette expérience, il crée des portraits surréalistes parfaitement équilibrés entre fantaisie et réalité. Ses photos ont largement dépassé les frontières de la Corée du Sud, mais la touche du pays natal du photographe est une constante évidente apportée à chaque projet qu'il livre. Ses portraits montrent souvent des mannequins parés d'artefacts culturels typiquement coréens. Qu'il s'agisse d'un détail facile à manquer, comme un nœud coréen traditionnel sur la boucle d'oreille d'un modèle, ou d'un groupe de femmes vêtues d'un hanbok dans l'un des palais Joseon préservés de Corée, Cho insuffle des influences historiques à des goûts contemporains, selon son propre style et son esthétique.
3) Colorama noir avec Babatunde Williams Peters (@bytunde)
Basé à New York, Babatunde Williams Peters est un photographe à la fois portraitiste et de mode originaire de Lagos, au Nigeria. La passion de Tunde pour la photographie a été éveillée par le cadeau d'un appareil photo qu'il a utilisé comme un véhicule d'expression personnelle lui permettant de mettre en valeur sa créativité à travers divers détails, concepts, tons et couleurs. Salué pour son souci du détail et ses prises de vue émotives, le travail de Tunde se présente souvent sous la forme de magnifiques éclats d'oranges, de rouges, de bleus et de bruns, preuve de son flair créatif et de son goût évident pour les couleurs.
Bytunde travaille avec ses tripes et son inspiration, comme il nous l'a dit lorsqu'il a gentiment accepté de répondre à certaines de nos questions pour l'article :
Promostyl : Comment choisissez-vous vos projets ?
Bytunde : J'y pense simplement, honnêtement. Je pense à quelque chose, à un concept, et je l'assemble pour l'interpréter en images.
Promostyl : Quel est votre projet préféré sur lequel vous avez travaillé ?
Bytunde : Mon préféré est un projet intitulé For Your Eyes Only que j'ai réalisé avec mon amie Kat. J'ai choisi le thème de James Bond et c'est ainsi que j'ai créé mon éclairage personnalisé avec l'orange et le rouge. C'est mon projet préféré à ce jour.
Promostyl : Vous êtes originaire du Nigeria. Diriez-vous que votre héritage culturel joue un rôle important dans votre travail, et si oui, comment ?
Bytunde : Oh oui, absolument ! J'ai fait ce projet appelé Irun qui signifie cheveux en Yoruba. Le but de la séance était de montrer la majesté du cheveu noir donc les photos que j’ai prises étaient juste un tas de mouvement de cheveux et tout… en gros, les cheveux font ce qu'ils veulent et on célèbre cette grande partie de notre identité.
Promostyl : Vous avez des projets prévus au Nigeria ?
Bytunde : Oui, c'est sûr, je vais y aller cette année. Je n'ai encore rien de prévu exactement, comme un projet que je me dis "oh, je veux faire ça !" mais je pense que les idées commenceront à venir une fois que je serai là-bas.
Promostyl : Compte tenu de l'évolution de la mode et du fait que les voix de couleur se font de plus en plus entendre, comment décririez-vous la position des photographes de couleur dans le secteur à l'heure actuelle ?
Bytunde : Le terrain ne sera jamais vraiment égal pour nous, mais j'ai l'impression que nous obtenons une certaine reconnaissance en ce moment. Si vous regardez les photographes africains, vous verrez que beaucoup de regards sont tournés vers eux en ce moment, beaucoup de publications vont là-bas pour travailler avec eux, donc nous gagnons un peu plus de popularité... Le talent ne cesse de croître donc nous y arriverons.
6 commentaires