Imprimer en 3D directement sur le tissu et non plus via des éléments produits séparément puis apposés au textile ? C’est la prouesse technologique observée lors de la dernière Fashion Week de New York, à l’occasion du défilé automne-hiver ThreeASFOUR.

Une technique révolutionnaire

Baptisée “Chro-Morpho”, cette collection d’un genre nouveau était inspirée des couleurs microscopiques qui caractérisent les ailes de papillons et autres insectes oniriques. « Nous avons créé l’illusion qui consiste à changer de nuances et de profondeurs pour représenter le camouflage naturel de l’insecte, son détournement de couleurs et sa luminosité », a déclaré Adi Gill, co-fondateur et directeur créatif de ThreeASFOUR.

« Avec la conception et l’impression 3D, nous avons incarné la fragilité et le léger mouvement des ailes du papillon. C’est un étonnant spectacle de nature, de mode et de technologie. » ajoute-t-il. C’est ainsi que pour la robe Greta-Oto de la collection ThreeASFOUR, Stratasys a eu recours à un effet lenticulaire, en imprimant directement sur du polyester des milliers de micro cellules sphériques composées de photopolymères, c’est-à-dire de petites lentilles auxquelles sont intégrées des bandes de couleurs. Résultat ? La couleur de la robe se modifie au moindre mouvement de celle qui la porte.

Une conception chromatique bien particulière qui a pu en réalité voir le jour grâce à la firme Stratasys, leader de l’impression 3D.

Vers la démocratisation de l’impression 3D dans la mode ?

Et pour cause, Stratasys considère que la technique d’impression directe sur les textiles présente une flexibilité et une qualité déterminante dans la confection de vêtements modernes et fonctionnels. Mieux encore, ce procédé permettrait de démocratiser sensiblement l’utilisation de l’impression 3D dans le secteur de la mode. « Dans les deux prochaines années, je pense que les consommateurs seront en mesure d’acheter de la haute couture imprimée en 3D », a déclaré Naomi Kaempfer , directrice artistique de Stratasys.

« Et le résultat sera l’accès à toute une série de combinaisons de couleurs et de textures uniques qui sont inconcevables avec les méthodes traditionnelles. » conclut-elle, précisant qu’il s’agit moins de remplacer les matériaux que de les unir avec harmonie. L’objectif ? Fusionner la mode, qu’elle relève de la haute couture ou du prêt-à-porter, avec l’impression 3D. Tout un programme !