Antidote chromatique à la morosité des collections hivernales, le fluo fait éclater les palettes de nuances traditionnelles allouées à la saison froide pour y faire régner un parfum de bonne humeur électrique aux soupçons futuristes.
La couleur reine de la Fashion Week parisienne
Paris, février 2019. Une fois de plus, Anthony Vaccarello créé l’évènement en signant, pour le défilé Saint Laurent, un final placé sous le signe du… fluo. Éclairé d’une multitude de lampes LED, le podium a ainsi vu déambuler des silhouettes eighties aux coupes vives, teintés d’orangés, de verts ou encore de jaunes irradiant dans l’obscurité profonde dans laquelle les invités (comme les mannequins étaient plongés).
Un statement stylistique hautement instagrammable mais qui a le mérite de s’inscrire dans une tendance prêt-à-porter résolument plus profonde. En effet, le fluo et son aura rétro-futuriste se sont également incrustés dans les collections de la truculente Marine Serre au détour d’une robe bustier boule contemporaine et d’une veste outdoor qui n’était pas sans rappeler les gilets jaunes de sécurité – un clin d’oeil sans doute à l’actualité ambiante.
Enfin, le controversé Demna Gvasalia chez Balenciaga s’est aussi autorisé quelques incursions dans la mode fluo avec un enveloppant manteau d’hiver au vert électrisant. Une teinte audacieuse que l’on retrouvera un peu plus tard pendant le show, de façon tout aussi surprenante, sur un longue tunique aux accents asiatiques.
Rétro-futurisme et optimisme
Synonyme du vestiaire des nostalgiques années 80 ou de la décennie un brin plus techno des années 90, le fluo se pose à chacune de ses apparitions comme un élément disruptif des habituels marronniers stylistiques. Résolument optimistes, frondeurs et porteurs d’une certaine imagerie futuriste, les coloris néon frappent par leurs audaces et leurs effets “feel-good”, comme nous le décrivions déjà sur notre compte Instagram où un post est dédié à cette nouvelle tendance.
Pour l’hiver 2019-2020, les couleurs dites “stabilo” promettent ainsi d’ores et déjà de décliner les tendances sur un mode post-apocalyptique, dans lequel l’austérité minimaliste des saisons précédentes laissera place à une renaissance des plus énergiques.