Et si les objets électroniques étaient confectionnés à partir de techniques de couture artisanales comme le tricot, le crochet ou encore la broderie ? C’est la question que posent Irène Posch et Ebru Kurbak, deux artistes et designers dont les travaux mêlent créations textiles et nouvelles technologies.
Un ordinateur de fil et d’or
Lors de la dernière biennale de design d’Istanbul, leur réflexion s’est en effet matérialisée à travers un objet hors du commun : un ordinateur programmable, conçu à partir de broderies au fil d’or. Mais pas seulement. Fils métalliques, perles magnétiques, perles de verre et de métal, les deux artistes ont réussi à reconstituer tout un circuit électronique en reprenant des techniques et des motifs de confection artisanale.
Essentiellement décoratif, le fil d’or et la manière dont il a été brodé répondent en parallèle à des considérations pragmatiques en raisons de leurs vertus conductrices et donc numériques.
Des broderies interactives et programmables
Car si l’ensemble a d’emblée des airs d’oeuvre d’art, il s’agit pourtant bel et bien d’un ordinateur, l’un de ceux des années 50 qui existaient avant même l’invention des semi-conducteurs. Les motifs ainsi brodés permettent en réalité la mise en place de routines numériques relativement basiques, à l’image de celles qui existent dans les boîtes noires d’avion de ligne par exemple. Ainsi construit, cet ordinateur “en or” invite les utilisateurs à le programmer et à réagir en fonction des données qui lui auront été dictées. « Cette pièce démontre la possibilité de créer un ordinateur à partir de matériaux et d’anciens savoir-faire », ont expliqué Ebru Kurbak et Irene Posch.
« Par sa simple existence, elle évoque l’une des nombreuses alternatives imaginables à la technologie informatique et les usages que nous en faisons dans notre vie quotidienne actuelle. » Ou quand les traditions dépassent la fiction.
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